lundi 16 octobre 2023

Chasse en Ile de France, rénion F.I.C.I.F. 14.15. octobre 2023.

 Cette réunion marque notre ouverture 2023 ; Nous l'attendions avec impatience, le COVID nous ayant supprimé cette chasse l'an dernier. Le temps devrait être beau, en tout cas, sans pluie, notre pire ennemie. Il le sera.    

         Nous arrivons d'abord au Parc de Rambouillet pour charger les aigles de Romuald (Celui de Christophe et celui de Laurent). Ce sera pour eux une introduction en chasse un peu brutale. 

         Une quarantaine d'oiseaux sont attendus pour ces deux jours de chasse encadrés par la Fédération Interdépartementale des Chasseurs d’Île de France.  Pierre de Lubersac, administrateur, sera notre guide tout au long de ces deux journées.  

         Une quinzaine d'autours, une douzaine de buses, une dizaine de faucons, sept aigles seront présentés aux journées de présentation de notre mode de chasse. Pierre liste les consignes de sécurité, explique en général la chasse au vol, dispatche les différents groupes tout en désignant les chefs desdits groupes. 

        Nous partons sur une propriété tout près de Rambouillet, faite de grandes parcelles de diverses cultures. Des colzas, du rai-gras, des parcelles enherbées, des chaumes sur quelques 4 ou 500 hectares s’étalent devant nous. Nous entreprenons le champs chaumé qui nous semble bien attractif. Loin s'en faut, un seul lièvre se lèvera, c'est Ari B. qui le volera sans succès. Sa forme encore en plein début d’entraînement, manque encore de souffle pour tenir un vol long. Nous entrons ensuite dans une prairie plantée juste déchaumée ; le sol est très vert et comporte beaucoup d'abris. Les lièvres y sont bien et nombreux. Un léger vent peut perturber les jeunes aigles, c'est le cas avec celui de Mélissa M. Pour autant, il faut bien avancer dans un sens pour redescendre dans l'autre... Romuald de R. vole l'aigle de Christophe qui a de beaux restes. Il montre de très belles attaques avec des ressources nombreuses à chaque vol, néanmoins, il ne griffe pas. On a l'impression qu'il joue à chercher les lièvres et ne finit pas la poursuite. C'est, à mon avis, clairement un signe d'oiseau un peu haut en début de saison. Sarembaï vole un lièvre court* qu'il griffe à quelques 80 mètres, pourtant sans prendre. Le lièvre se dérobe après s'être libéré de la prise d'une patte. Dans cette zone plantée de rai-gras beaucoup de lièvres seront volés sans succès. Puis nous entrons dans une pièce de jachère cultivée avec quelques haies peu fournies. Légèrement en pente, nous l'entreprenons dans sa longueur, la pente sur la gauche. Corentin R. et son père, Jean-Philippe R. descendent  dans le bas, plus couvert. Deux ou trois chevreuils (un brocard, deux chevrettes) se dérobent en prenant le grand labour en montée. Corentin vole, Jean-Philippe vole son tiercelet qui entreprend parfaitement pour griffer pleine tête, mais le cri du chevrillard le fait lâcher. Plusieurs autres chevreuil seront volés sans succès dans cette parcelle fort giboyeuse. Nous rejoignons les voitures pour casser une petite croûte. Une heure de repos, et nous repartons en chasse. Nous contournons la propriété pour reprendre le champs de verdure. Plusieurs lièvres seront retrouvés planqués dans cette herbe grasse qui leurs offre un couvert magique. Romuald vole l'aigle de Laurent cette après-midi qui montre une belle vivacité, mais la technique est la même que celui du matin ; le vol est puissant, vif, musclé, mais le final ne fonctionne pas. Dommage car c'est un oiseau très dynamique. Melissa vole aussi quelquefois, peut-être sur des vols un peu longs qui cause une gêne importante à son aigle jeune. Nous tournons sur la gauche et à la fin de cette parcelle, Sarembaï vole un lièvre levé parfaitement par un suiveur assidu ; je le lance en plein travers, il trouve sa trajectoire vers le capucin pour le griffer à une centaine de mètres. Je connais bien Sarembaï, avec le peu de vols faits cette année, je ne le pensais pas capable d'un tel vol en début de saison. Sa décision au moment du départ du vol est sans faille, il ne fait qu'accélérer tout au long du vol pour griffer avec précision et détermination. Son âge justifie ce résultat, je pense. Pour autant, il reste de plus en plus compliqué à gérer dans le début de reprise d'affaitage chaque année. Mais dès qu'il entre en chasse, son mental se redresse et il devient doux comme un agneau. La plus grande frustration réside dans le fait de l'abaisser  plus que nécessaire pour éloigner ce comportement agressif de début de saison, heureusement, cela ne dure que quelques jours. Je nourris Sarembaï et la chasse continue. Corentin passe dans un fourré que nous avions battu il y a deux ans d'où nous avons sorti un renard qui n'a pas été volé. De ce même buisson, il déloge un renard que son aigle coiffe très rapidement, bravo, c'est vraiment bien accepté par les chasseurs locaux, et bien entendu, par l'aiglier qui récompense son oiseau pour le week-end.  C'est une jeune forme qui promet, elle est en bonne condition et elle a un très bon mental, ce qui est fondamental quand on entreprend  une forme d'aigle royal. Jean-Philippe, un peu frustré de ne pas avoir pris ce jour, avec pourtant de très beaux vole de son jeune aigle, reste sur sa fin. Je le réconforte en lui disant que son aigle est prêt, il ne lui manque qu'un petit coup de chance, et ça va arriver. 

       Nous aurons vu une bonne cinquantaine de lièvres sur cette journée, tous les suiveurs ont été enchantés de cette présentation conviviale, et ont découvert, émerveillés, le travail de nos aigles et l'équilibre qu'il peut y avoir entre les vols et les prises, malgré tout, assez rares. 


            Nous rejoignons  le restaurant où nous sommes attendus, Laurent G. nous a concocté un très bon repas apprécié de tous. La soirée sera assez courte puisque vers 10 heures 30, les départs commencent pour passer une nuit bien méritée. 

           Le dimanche nous nous déplaçons vers les extérieurs de Rambouillet, non loin de la précédente journée. 

           Nous entreprenons un champs de colza d'où ne sortira qu'un lièvre volé par Ari et sa jeune forme. Son vol est long, appuyé, sans griffer. C'est fort dommage car sur ce vol, elle s'est "rincée", et Ari le sait. Il lui faut lui donner du repos. Sortis de ce colza décevant, nous entrons dans un très très grand chaume vert assez récent. Nous y verrons de nombreux vols un peu similaire à ceux d'hier. Le nombre de lièvres est impressionnant, surtout le fait que ce sont de très petits lièvres, à peins âgés d'un mois et demi. Ce fut un étonnement de voir autant le levrauts à cette époque de l'année. Ils ont en plus une défense incroyable : ils collent littéralement au sol et ne se lèvent qu'au bâton. Sarembaï en prendra un sur un vol très déterminé. La frustration de Jean-Philippe continue, les vols de son aigle sont toujours aussi réussis. Corentin prend l'aigle de son père puis perd patience. J.P. ira le rechercher, heureusement, car dans le deuxième passage dans une luzerne, un beau capucin est levé dans de très bonnes conditions, son aigle donne tout ce qu'il peut et prend ce lièvre magnifiquement. Tout ceci comme une démonstration car tout le monde à pu voir. Corentin et Jean-Philippe nourrissent et terminent l'après midi. Peu de temps après cette prise, je vole un premier lièvre au départ du gîte dans les mêmes conditions que les précédents.  Dans un léger creux, je pense ce lièvre pris, puis nous le voyons se détourner en plein champs. Quelques minutes plus tard, des conditions similaires se présentent ; le lièvre est levé, Sarembaï le poursuit d'un vol décisif, il le griffe et là, il ne repartira pas. Je nourri et nous cherchons à servir l'aigle de Melissa qu'il faut récompenser. Plusieurs lièvres seront trouvés et présentés mais rien n'y fera, il semble réellement un peu "bas", ce que Melissa va corriger. 

        Ce jour, nous verrons entre 70 et 80 lièvres, quelques chevreuils beaucoup trop loin pour être volés.  Les animaux pris sont apportés au domaine de la FICIF pour présentation du tableau. Notre groupe aura pris quatre lièvres et un renard. C'est un premier week-end parfaitement réussi, plein de bonheur, par un très beau temps, tout ce qu'il faut pour satisfaire les plus exigeants. Quelques lapins, une dizaine de faisans et quelques perdrix viennent grossir le tableau. 

        Nous disloquons vers 6 heures, il ne reste que cinq heures de route pour passer une nuit bien méritée. Prochaine chasse, la nationale à Montauban, quatre jours consécutifs, ce sera dur, très dur.  

* : Lièvre court : Lièvre qui sort de son gîte tout prêt de nous, au contraire d'un lièvre long qui se lève à deux ou trois cents mètres devant nous.

L'autour de Julien

Sarembaï et son lièvre


L'aigle de Jean-Philippe sur son lièvre

Corentin et le renard

lundi 6 février 2023

CHASSE EN POITOU

   La réunion poitevine devait se faire comme à son habitude en décembre 2022. La grippe aviaire est venue bloquer ce rendez-vous de la 11emme année. Obligé d'annuler, nous avions gardé une possibilité de nous rencontrer en fin de saison si la situation s'améliorait. Ce qui fut le cas.     

        Gilbert L., contacté par l'ACCA de BONNES, planifie la réunion pour le début de février. Il contacte Mr WIBAUX de Bois Coursier à MARNAY pour la deuxième journée qui, finalement, passera en premier. Voilà le Week-end rempli, il n' y plus qu'à.... 

        Au départ, nous sommes trois, Aurélien D., Hugo G. et moi-même. Je contacte Guillaume A. qui semble pris par les études de sont fils et, pour l'instant, ne peut pas. Wilfried D. me contacte pour demander si Bois Coursier se fait ou non.  Très content de cet appel, je lui confirme que la réunion se fait. Le soir même, Guillaume me téléphone et me confirme sa présence ; je suis aux anges et préviens Gilbert que cinq aigles seront présents. 

        Nous voici donc sur le parking de Bois Coursier où Bernard W. nous attend, il est 9 heure 15. Tous seront là à l'heure, Jean-Yves T. sans oiseau, nous ayant rejoint dans le courant de la semaine. Guillaume est venu avec son fils Martin, qui pour l'occasion, pourra voler Altin, le tiercelet d'Aurélien. Ainsi, ce sont six aigles qui encercleront les bois et fouleront les champs. 

        Nous prenons un petit café, quelques tartines de pâté, un bout de fromage, un nouveau café, puis nous donnons le rapport. Monsieur WIBAUX nous encourage à faire en tout premier, un champ d’une sorte de Miscanthus qu'il n'a pas foulé de la saison pour nous. Nous allons nous poster rapidement en silence. Les traqueurs arrivent ensuite, suivis par les observateurs invités. Un lièvre se dérobe devant moi, mais Sarembay ne le vois pas. Puis plus rien jusqu'à la sortie où un renard gicle hors du champ non loin de Guillaume qui lance Volga. Elle coiffe et griffe le rouquin sans faillir, bravo et belle prise.

        Nous nous déployons dans la plaine face au petit bois d'où, habituellement, quelques chevreuils sortent. Les traqueurs sont conduits par les extérieurs pour le rabat. Aucun animal ne sortira de notre côté, pas plus que celui de Guillaume revenu après courtoisie. Aurélien et Martin ont vu trois chevreuils partir en rebrousse chez le voisin, ils ne seront pas attaqués. Puis nous nous alignons le long de la grande haie pour battre le champ qui l'an dernier nous avait donner l'occasion de voler quelques lièvres. Mais cette année, c'est un blé très ras et nous n'y lèverons aucun lièvre. Je lance pourtant Sarembay vers le bois où Gilbert lève un capucin qui ne se fera pas voir. Nous continuons par la battue du bois le long de la route. Tous les aigles sont placés, les traqueurs entrent dans le buisson pour le battre. Une chevrette se dérobe devant Wilfried qui me la signale. Nous sommes à deux cents mètres l'un de l'autre. Je la vois arriver quelques minutes plus tard et elle saute à quelques mètres de moi, je déchaperonne, Sarembay s'élance et part comme en promenade, sans se soucier de la présence de cet animal. Aucun autre aigle n'est présent, c'est manqué. Nous allons entamer la grande plaine. il nous faut nous aligner sur la route pour prendre le plus large possible. Il y aura bien quelques lièvres dans ce blé de 25 cm de hauteur. Je suis assez bien placé, Aurélien est sur le bout du milieu du blé, Hugo dans un coin, Guillaume derrière et Wilfried à ma droite. Un lièvre est lancé juste devant moi mais pas très loin d'Aurélien et Martin. Je déchaperonne plus vite que lui et lance Sarembay qui entreprend violemment cet animal. Il le griffe dans un écart puissant provoquant une giclée de rosée à la prise. La journée démarre bien, Gilbert est heureux, Bernard aussi, les invités encore plus. Nous reprenons la traque par ce champ gigantesque qui nous mène au bois du bout. Il semble qu'Hugo ait volé un lièvre sans prendre. Je ne l'ai pas vu, trop loin. Nous encerclons le bois du bout qui est battu rapidement. Un lièvre est volé par Oulan, l'aigle de Wilfried. Contre le vent, il fait un vol rapide est puissant de très longue distance. Guillaume qui suit la traque, vole très loin de nous un lièvre en retour qu'il ne prendra pas. Je vois un lièvre descendre de la traque vers moi pleine face ; je déchaperonne Sarembay qui part à pleine vitesse contre ce rouquin. Il ressource en arrivant dessus et reprend son vol en contre attaque dans le bon sens cette fois ci. Le crochet qu'il fait sans grande volonté de prise lui fera manquer ce lièvre qui continue vers Aurélien. Je reprends rapidement Sarembay et c'est Wilfried qui le vole encore une fois contre le vent, sur une grande distance sans prendre. Nous continuons de tourner ce champ qui n'en fini pas. Une fois l'arroseur traversé, un blé un peu fourni s'offre à nous. Deux lièvres quitteront leur gîte, l'un volé par Conan l'aigle de Hugo, l'autre par Oulan. Ni Altin, ni Djaia n'ont volé lors de cette chasse. Le petit bois derrière le parking ne donnera rien. Nous rentrons pour un verre et le tableau. Une fois de plus, Bois Coursier a tenu ses promesses. Le temps était avec nous, quand bien même un petit vent a pu contrarier quelques oiseaux.  Nous rentrons vers la Raffinière, chez les Arnaud, à BRUX. Nous y sommes attendus par l'équipe de Gilbert : Marie, Alain, Pascal, Jéjé, Hélène, Nadine, Dominique, j'en oublie sûrement, ont préparé le dîner. Jean-Yves nous a déniché un tableau composé de rapaces divers peint au 18eme siècle, que nous avons offert à Gilbert pour la décoration de la salle commune. Un concours de lanceur de crêpe a clôturé la soirée. Nous avons été dispatchés chez différentes personnes pour la nuit qui, désormais, se raccourcit à vue d’œil. 

        Le réveil, un peu dur, nous montre un matin sans pluie ni vent, du moins au début. Une fois les yeux écarquillés réalignés, la raie des cheveux redressée, nous prenons un café pour réveiller le bonhomme. Gilbert lutte un peu afin de caler ses médocs, Aurélien lui donne un coup de main. Nous chargeons la voiture pour une bonne heure de route en direction de Bonnes. J'emmène Gilbert qui sera ramené par Jéjé ou Nadine. Le rendez-vous est secret, Jacky a tenu à ce que nous soyons surpris. Nous nous rassemblons sur la place de la mairie, puis une colonne se bouge pour rejoindre le château de Touffou. C'est un magnifique château dominant la Vienne. Nous donnerons le rapport dans la cour après le casse-croûte pris dans de magnifiques communs. 

        Au rapport, Monsieur Aurélien BROUARD, président de l'ACCA de Bonnes, présente l'équipe des traqueurs aux invités puis je présente les aigles à tous. Petite description habituelle de notre déduit, et nous partons pour chasser. Trois traques nous sont présentées, sur un territoire de plus de 2500 hectares. La première mise en place est un peu compliquée car le bois est assez clair, centré en plein champ de colza. Nous avançons discrètement pour ne pas faire trop de bruit afin de laisser les animaux en place. Je suis sur le bas, guillaume à ma droite en coin, à ma gauche en coin Wilfried. Les traqueurs battent le colza de côté avant d'entrer dans le boqueteau. Un cerf sort en haut vers Aurélien et Martin. Hugo, à l'autre coin, ne voit que ce cerf un peu gros pour son oiseau. 

        Nous nous alignons pour finir de battre le colza, un quart  de tour après, la ligne est à peu près correcte. Un premier lièvre déboule, Wilfried le vole. Le vol est décisif, fort, aucun vide ni creux dans les battements d'ailes, jusqu’au lièvre qui s'échappe par on ne sait quel miracle.  C'était vraiment un très beau vol. Hugo volera aussi, mais c'est si loin que je ne le vois pas. Nous arrivons au chemin qui termine cette première partie de traque. Maintenant un champ en herbe s'ouvre aussi grand que le précédent. Martin lance Altin qui voit son aigle forcer contre le vent qui se lève doucettement. Un vol fort, d'un aigle généreux, mais le vent, c'est vraiment un ennemi. L'aigle rejoint l'autre bout du champ, à environ 500 mètres au moins de nous. Le réclame est bon, Altin revient de suite. Martin volera deux nouvelles fois dans les même conditions, l'aigle remonte le vent, en montant doucement, puis il se laisse glisser pour gagner de la vitesse et rejoindre le lièvre. Mais cet effort est si violent, qu'il ne lui reste pas grand chose pour ce que nous appelons le combat. Les appuis sur l'air de l'aigle, n'ont rien de commun avec les appuis du lièvre sur terre. Ses défenses sont prodigieuses. A un moment, le lièvre se stoppe net, l'aigle est décontenancé, perdu, il est trop vite et le lièvre se dérobe tranquillement. C'est un vrai spectacle pour nous, mais aussi pour les personnes qui découvrent cette chasse. Martin récupère, aussitôt, Hugo lance. Même vol, mêmes conditions, même actions. Le résultat sera le même. Puis, un lièvre part le ma droite, je manque le chaperon et Sarembay reste croché sur mon gant, je lance en deux fois, un retard considérable est pris par l'oiseau. Le lièvre, très en avance, commence à balancer. Sarembay qui possède une bonne expérience, monte un peu vent de travers puis, s'appuie sur le vent arrière pour gagner du terrain et de la vitesse. Le crochet est foudroyant, il griffe ce lièvre à une vitesse folle. Tous sont impressionnés, moi le premier. Il se récompense tout seul dans le temps qu'il nous faut pour le rejoindre.  Je prends un peu de temps pour vider le lièvre, ça permet de le faire très frais, ce qui préserve les chairs, et donne un peu de nourriture aux renards du coin. Je rejoins la ligne qui s'étire sur près d'un kilomètre. Nous reprenons la direction des voitures en foulant un champs de colza avec le vent de trois quart dos. Hugo vole un premier lièvre qui part en rebrousse. Nez au vent, il souffre le martyr pour rejoindre le capucin. Il n'y aura pas prise. Idem pour Martin, pourtant Altin a de très bonnes réserves de forces, mais rien n'y fait. Wilfried vole Oulan, encore vent de face, mais le lièvre prend un parti qui va lui coûter cher ; il glisse dans la pente en laissant le vent de deux tiers avant pour Oulan qui en profite pour déployer toute sa force. Il le griffe magistralement, et, pour le récompenser, lui permet de terminer sa saison sur un lièvre entier. Il rejoindra les traqueurs ensuite.  la première traque est terminée, trois heures se sont passées, deux lièvres ont été pris. Les chasseurs accompagnateurs n'en reviennent pas de la difficulté qu'on les oiseaux à prendre cet animal si fin et plein de défenses. On peut dire qu'ils sont émerveillés des vols, quand bien même il n'y a pas prise. 

           La carte est déployée sur le capot de la voiture du président. La stratégie va opérer pour la prochaine traque. Nous encerclons ce bois, mais il et découpé de telle sorte que des renfoncements nous mettent en difficulté pour opérer. Il faut un peu se fier à la chance de voir sortir du bon côté les animaux normalement endormis à cette heure. Aurélien commence à fulminer, cela fait deux jours qu'il ne vole pas, son aigle est chaud "patate", lui aussi d'ailleurs. Je suis face à une plaine énorme qui glisse en pente douce  vers une route peu fréquentée. Nous voyons deux chevrillards jouer à plus d'un kilomètre de nous, je suis assis sur mon siège de chasse à côté de Jean-Yves qui fait de même. Gilbert nous rejoint. Guillaume, plus en dessous, remonte car son heure tourne, il lui faut rentrer, il est quinze heures, il doit dîner chez ses beaux parents à Rodez (A mon avis, il n'y sera pas. Il aura au moins fait l'effort). Il nous salue et nous signale qu'Aurélien à volé sans plus de précision car il n'en a pas. Aurélien revient, très frustré. Son aigle est parti sur un très gros brocard qu'il griffe par l'arrière. L'animal se débat comme il peut dans un rodéo musclé. Le brocard se cabre, il saute, se roule par terre, l’aigle cherche à monter au cou sans y parvenir. Les défenses du chevreuil sont telles que Djaia va finir par décrocher dans la deuxième cabriole par terre. Aurélien la récupère essoufflée mais pas blessée, c'est le principal. Nous nous plaçons pour faire un dernier petit bois. Rien ne sort jusqu'au moment où, vers la fin, un lièvre gicle dans les pieds d'Aurélien qui ne le vole pas, se réservant pour le chevreuil. A ce moment, je déchaperonne, sûrement un peu tard, Sarembay prend l'air et vole quelques orbes sans voir l'animal, pour revenir au poing. Ce sera le dernier vol. Nous rentrons aux voitures pour rejoindre la cabane de chasse, un superbe local communal réservé aux chasseurs. Nous ferons une photo de tout le groupe ravi. Invitation est prise pour 2024. Merci aux chasseurs de cette ACCA dynamique et fort sympathique.

        Le Poitou devient maintenant "terre d'aigles". Merci à toutes et tous de nous permettre d'admirer vos territoires giboyeux et accueillants. A t'ché fête.       

 

mercredi 18 janvier 2023

CHASSE EN ANJOU, 14, 15 janvier 2023 :

 


         Pour la quatrième année, nous nous retrouvions chez Guillaume JALLABERT à la Petite Haie au Petit Auvergné en Anjou. Cette réunion atypique réunit deux équipage : d'une part le rallye la Meilleraye, d'antre part les Aigliers de France. Le matin les aigles sont de sortie et l'après-midi ce sont les chiens pour le même gibier, le lièvre. Le temps n'est pas au beau. La pluie n'est pas présente ce matin mais la couleur des nuages ne nous engage pas à pronostiquer un temps merveilleux. Le café préparé par Monsieur Guillaume nous permet d'attendre les invités assez nombreux, curieux de voir cette chasse rare. Il est 9heures, Romuald frappe à la porte juste à l'heure. Nous sommes tous là, Aurélien avec ses deux aigles, Romuald accompagné d'Emmanuel et ses deux aigles, Wilfried avec son tiercelet de royal, moi-même avec mon oiseau de 14 mues. Nous sommes très heureux de nous retrouver car l'IAHP (Grippe Aviaire) ne nous a pas fait de cadeau cette année. Le flou artistique habituel autour des textes qui régissent notre déduit, nous ont fait craindre de ne point pouvoir se regrouper. Pour autant, le fait d'avoir été contrôlé par les agents de l'OFB en Loiret, nous a permis d'avoir une réponse : nous ne sommes pas considéré nous rassembler lors d'une chasse au vol. Ainsi, nous voyons d'un bien meilleur œil un avenir plus serein. 

        Nous convions les invités à une petite présentation rituelle de notre art. Quelques questions suivent et le départ pour la chasse est sonné. Nous partons vers les grands près entrecoupés de haies assez épaisses qui sont un refuge important pour les gibiers présents sur ces terres. La ligne se déploie sur une grande largeur, laissant le vent fort nous longer de droite à gauche, ce qui facilite le port de l'oiseau. Aussitôt en place, Aurélien vole un capucin qui se dérobe au loin, même très loin. Altin monte sur queue, dans un vent de côté lui permettant de garder de la hauteur, il comble les cinq cents mètres le séparant du lièvre en quelques secondes et plonge à une vitesse folle sans prendre. Dommage, un tel vol méritait la prise. J'ai oublié mes lunettes de vue de loin, ce qui me handicape énormément. Je préviens Fabien de me prévenir quand il voit un lièvre car avec le vent, je n'y vois rien. La ligne s'arrête, il me semble que Romuald ou Wilfried a volé. La ligne repart. Soudain, dans le champs suivant, Fabien hurle "lièvre devant", je déchaperonne et lance aussi vite que possible Sarembaï qui entreprend correctement. En même temps, Wilfried à lâché. Les deux aigles sont aux trousses du lièvre qui détalle dans le champs e côté après avoir traversé la route. Rien ne sera pris, les deux aigles sont repris sans encombre. Les vols se succéderont sans résultat jusqu'à l'arrivée de la pluie. Sous une forme de bruine au début, dans le vent qui a forcit, cette bruine humide et pénétrante, commence à mouiller nos oiseaux qui deviennent in-serviables. Aurélien change d'aigle pour essayer d'attaquer un chevreuil vu quelques buissons plus loin. Nous ne les rembucherons pas. Nous finissons la traque "trempés-mouillés". Nous aurons vu une bonne vingtaine de lièvres ce matin, ce qui nous donne une belle idée de la population. Le casse-croûte est le bien venu, le partage des quelques spécialités que chacun a le plaisir d'apporter ravive les corps et apaise les âmes. 

        Le rapport est sonné, Monsieur Jallabert  choisit son attaque. Les chiens sont sortis du van et la quête commence. Un lièvre est rapidement lancé mais il met les chiens en défaut après une bonne demie heure de chasse. Un change est arrêté, c'est un plaisir de voir comment Édouard pilote réellement sa meute. Cet équipage qui chasse dans une éthique irréprochable, montre de liens entre les hommes et les chiens difficiles à décrire. Deux ou trois sangliers sortent d'un bois poussés par la fougue des chiens, mais Édouard et ses aides bloquent en moins de temps qu'il n'en faut pour l'écrire. Les chiens non plus ne prendront pas cette après-midi. 

        Malgré une très belle chasse, point de prise, c'est cela aussi le bonheur de chasser.  

        Tout le monde est rentré, la galette est servie. Nous sommes contraint de disloquer, il est six heures du soir. 

        Madame Catherine nous attend au clos du Piheux; comme l'an dernier. Et comme l'an dernier, l'an d'avant, et les autres avant aussi, Laurence nous a préparé un repas de derrière les fagots. Elle nous a concocté  un sauté de rognon de porc qu'elle seule manage de la sorte. Ce fut un petit bonheur. Nous avons revu pendant l'apéritif, olivier de Rougé et Raphaël Lepelletier  chez qui nous chassions in y a quelques années. Ce fut un réel bonheur de les revoir de ressasser de vieux souvenir du "Haut Rocher". Sans aucun doute, nous reverrons nous en chasse une de ces années prochaines. 

        La chasse du dimanche se déroule au Reuvre de Chambellay. Amaury Bironneau nous organise cette journée (la précédente aussi, d'ailleurs) dans une propriété familiale de producteurs de fruits (Pommes, framboises, cassis...) Ces cultures abritent une belle population de chevreuil qui seront le gibier d'aujourd'hui. Les lièvres et les renards restent ouverts. Le café traditionnel nous accueille, le temps est bien meilleur, le soleil est présent, le vent aussi mais moins fort qu'hier. 

        La présentation rituelle est faite et nous partons chasser. Une ligne presqu'aussi longue qu'hier s’étale sur quatre cents mètres. Un lièvre est annoncé dans la bande de gauche. Il saute sur moi à quarante mètres, je lance mon oiseau qui manque de peu. Branché, Sarembaï commence à regarder autour de lui. Il prend le large vers un grand arbre où la vue est superbe. Il me faut à tout prix le reprendre pour ne pas léser la chasse. Heureusement, il se laisse berner par un petit morceau de viande lancé sous lui. Aurélien vole un chevreuil, puis un deuxième qui est griffé pais pas tenu. Wilfried en vole un aussi que son aigle griffe, sans succès. Nous repostons les oiseaux pour faire un bois plus important. Les traqueurs sont vifs et courageux dans ces ronciers impénétrables. En se mettant en place, je vole un lièvre de très belle manière que Sarembaï manque de rien.  Altin vole un N'ièmme chevreuil sans résultat. La forme semble blinquer mais ce n'est pas ce que pense Aurélien. Cela ressemble plus à une frustration qu'à autre chose. C'est vrai que depuis deux mois, les oiseaux sortent très peu voire pas du tout. Cela ne leur vaut rien. Ils aiment voler, chasser. Ils ne connaissent pas l’administration et c'est tant mieux. Elle finira quand même par griffer une chevrette mais elle ne la tiendra pas. Romuald voit un lièvre lui foncer dessus, il reste immobile, le lièvre, voyant l'obstacle, se retourne et repart à 180°, pour son malheur, Romuald lance son aigle qui coiffe et griffe ce capucin en vingt cinq mètres. Ce sera la seule prise de nos deux jours de chasse. Un peu plus loin, dans les cassis, un lièvre me part des pieds en contre. Difficile de lancer fort mais l'oiseau compense et vole fort vers le lièvre qu'il perd de vue un instant. Il ressource violemment et plonge brutalement sur l'animal qui se dérobe de ses griffes. Dommage c e fut un très beau vol. Corentin arrivé ce matin, vole en contre une chevrette mais lancer un forme est beaucoup  plus difficile à remonter qu'un mâle. Elle ne pourra pas rendre. Le vent à forcit et les vols se font de plus en plus difficiles. Une dernière traque nous fait sortir d'un petit bois un lièvre que je vole très mal. Je lance dans le vent et Sarembaï ne trouve aucun appui. Il laisse passer le capucin à quelques mètres de lui et se vautre dans un arbre voisin comme un oiseau débutant. Ce sera mon dernier vol. Wilfried volera une chevrette ainsi qu'Aurélien, mais rien d'autre ne sera pris. Nous aurons marché 10,8 km, pour gagner un casse croûte bien mérité. C'est une petite fille à Amaury qui gagnera la fève. Nous disloquons vers 16 heures. Après quelques discutions pour planifier des dates de fin de saison, et lancer des projets pour la saison prochaine, nous quittons ces endroits magiques, où la chasse est reine. 

        A bientôt dans d'autres lieux tout aussi enchanteurs... J.L.