lundi 16 octobre 2023

Chasse en Ile de France, rénion F.I.C.I.F. 14.15. octobre 2023.

 Cette réunion marque notre ouverture 2023 ; Nous l'attendions avec impatience, le COVID nous ayant supprimé cette chasse l'an dernier. Le temps devrait être beau, en tout cas, sans pluie, notre pire ennemie. Il le sera.    

         Nous arrivons d'abord au Parc de Rambouillet pour charger les aigles de Romuald (Celui de Christophe et celui de Laurent). Ce sera pour eux une introduction en chasse un peu brutale. 

         Une quarantaine d'oiseaux sont attendus pour ces deux jours de chasse encadrés par la Fédération Interdépartementale des Chasseurs d’Île de France.  Pierre de Lubersac, administrateur, sera notre guide tout au long de ces deux journées.  

         Une quinzaine d'autours, une douzaine de buses, une dizaine de faucons, sept aigles seront présentés aux journées de présentation de notre mode de chasse. Pierre liste les consignes de sécurité, explique en général la chasse au vol, dispatche les différents groupes tout en désignant les chefs desdits groupes. 

        Nous partons sur une propriété tout près de Rambouillet, faite de grandes parcelles de diverses cultures. Des colzas, du rai-gras, des parcelles enherbées, des chaumes sur quelques 4 ou 500 hectares s’étalent devant nous. Nous entreprenons le champs chaumé qui nous semble bien attractif. Loin s'en faut, un seul lièvre se lèvera, c'est Ari B. qui le volera sans succès. Sa forme encore en plein début d’entraînement, manque encore de souffle pour tenir un vol long. Nous entrons ensuite dans une prairie plantée juste déchaumée ; le sol est très vert et comporte beaucoup d'abris. Les lièvres y sont bien et nombreux. Un léger vent peut perturber les jeunes aigles, c'est le cas avec celui de Mélissa M. Pour autant, il faut bien avancer dans un sens pour redescendre dans l'autre... Romuald de R. vole l'aigle de Christophe qui a de beaux restes. Il montre de très belles attaques avec des ressources nombreuses à chaque vol, néanmoins, il ne griffe pas. On a l'impression qu'il joue à chercher les lièvres et ne finit pas la poursuite. C'est, à mon avis, clairement un signe d'oiseau un peu haut en début de saison. Sarembaï vole un lièvre court* qu'il griffe à quelques 80 mètres, pourtant sans prendre. Le lièvre se dérobe après s'être libéré de la prise d'une patte. Dans cette zone plantée de rai-gras beaucoup de lièvres seront volés sans succès. Puis nous entrons dans une pièce de jachère cultivée avec quelques haies peu fournies. Légèrement en pente, nous l'entreprenons dans sa longueur, la pente sur la gauche. Corentin R. et son père, Jean-Philippe R. descendent  dans le bas, plus couvert. Deux ou trois chevreuils (un brocard, deux chevrettes) se dérobent en prenant le grand labour en montée. Corentin vole, Jean-Philippe vole son tiercelet qui entreprend parfaitement pour griffer pleine tête, mais le cri du chevrillard le fait lâcher. Plusieurs autres chevreuil seront volés sans succès dans cette parcelle fort giboyeuse. Nous rejoignons les voitures pour casser une petite croûte. Une heure de repos, et nous repartons en chasse. Nous contournons la propriété pour reprendre le champs de verdure. Plusieurs lièvres seront retrouvés planqués dans cette herbe grasse qui leurs offre un couvert magique. Romuald vole l'aigle de Laurent cette après-midi qui montre une belle vivacité, mais la technique est la même que celui du matin ; le vol est puissant, vif, musclé, mais le final ne fonctionne pas. Dommage car c'est un oiseau très dynamique. Melissa vole aussi quelquefois, peut-être sur des vols un peu longs qui cause une gêne importante à son aigle jeune. Nous tournons sur la gauche et à la fin de cette parcelle, Sarembaï vole un lièvre levé parfaitement par un suiveur assidu ; je le lance en plein travers, il trouve sa trajectoire vers le capucin pour le griffer à une centaine de mètres. Je connais bien Sarembaï, avec le peu de vols faits cette année, je ne le pensais pas capable d'un tel vol en début de saison. Sa décision au moment du départ du vol est sans faille, il ne fait qu'accélérer tout au long du vol pour griffer avec précision et détermination. Son âge justifie ce résultat, je pense. Pour autant, il reste de plus en plus compliqué à gérer dans le début de reprise d'affaitage chaque année. Mais dès qu'il entre en chasse, son mental se redresse et il devient doux comme un agneau. La plus grande frustration réside dans le fait de l'abaisser  plus que nécessaire pour éloigner ce comportement agressif de début de saison, heureusement, cela ne dure que quelques jours. Je nourris Sarembaï et la chasse continue. Corentin passe dans un fourré que nous avions battu il y a deux ans d'où nous avons sorti un renard qui n'a pas été volé. De ce même buisson, il déloge un renard que son aigle coiffe très rapidement, bravo, c'est vraiment bien accepté par les chasseurs locaux, et bien entendu, par l'aiglier qui récompense son oiseau pour le week-end.  C'est une jeune forme qui promet, elle est en bonne condition et elle a un très bon mental, ce qui est fondamental quand on entreprend  une forme d'aigle royal. Jean-Philippe, un peu frustré de ne pas avoir pris ce jour, avec pourtant de très beaux vole de son jeune aigle, reste sur sa fin. Je le réconforte en lui disant que son aigle est prêt, il ne lui manque qu'un petit coup de chance, et ça va arriver. 

       Nous aurons vu une bonne cinquantaine de lièvres sur cette journée, tous les suiveurs ont été enchantés de cette présentation conviviale, et ont découvert, émerveillés, le travail de nos aigles et l'équilibre qu'il peut y avoir entre les vols et les prises, malgré tout, assez rares. 


            Nous rejoignons  le restaurant où nous sommes attendus, Laurent G. nous a concocté un très bon repas apprécié de tous. La soirée sera assez courte puisque vers 10 heures 30, les départs commencent pour passer une nuit bien méritée. 

           Le dimanche nous nous déplaçons vers les extérieurs de Rambouillet, non loin de la précédente journée. 

           Nous entreprenons un champs de colza d'où ne sortira qu'un lièvre volé par Ari et sa jeune forme. Son vol est long, appuyé, sans griffer. C'est fort dommage car sur ce vol, elle s'est "rincée", et Ari le sait. Il lui faut lui donner du repos. Sortis de ce colza décevant, nous entrons dans un très très grand chaume vert assez récent. Nous y verrons de nombreux vols un peu similaire à ceux d'hier. Le nombre de lièvres est impressionnant, surtout le fait que ce sont de très petits lièvres, à peins âgés d'un mois et demi. Ce fut un étonnement de voir autant le levrauts à cette époque de l'année. Ils ont en plus une défense incroyable : ils collent littéralement au sol et ne se lèvent qu'au bâton. Sarembaï en prendra un sur un vol très déterminé. La frustration de Jean-Philippe continue, les vols de son aigle sont toujours aussi réussis. Corentin prend l'aigle de son père puis perd patience. J.P. ira le rechercher, heureusement, car dans le deuxième passage dans une luzerne, un beau capucin est levé dans de très bonnes conditions, son aigle donne tout ce qu'il peut et prend ce lièvre magnifiquement. Tout ceci comme une démonstration car tout le monde à pu voir. Corentin et Jean-Philippe nourrissent et terminent l'après midi. Peu de temps après cette prise, je vole un premier lièvre au départ du gîte dans les mêmes conditions que les précédents.  Dans un léger creux, je pense ce lièvre pris, puis nous le voyons se détourner en plein champs. Quelques minutes plus tard, des conditions similaires se présentent ; le lièvre est levé, Sarembaï le poursuit d'un vol décisif, il le griffe et là, il ne repartira pas. Je nourri et nous cherchons à servir l'aigle de Melissa qu'il faut récompenser. Plusieurs lièvres seront trouvés et présentés mais rien n'y fera, il semble réellement un peu "bas", ce que Melissa va corriger. 

        Ce jour, nous verrons entre 70 et 80 lièvres, quelques chevreuils beaucoup trop loin pour être volés.  Les animaux pris sont apportés au domaine de la FICIF pour présentation du tableau. Notre groupe aura pris quatre lièvres et un renard. C'est un premier week-end parfaitement réussi, plein de bonheur, par un très beau temps, tout ce qu'il faut pour satisfaire les plus exigeants. Quelques lapins, une dizaine de faisans et quelques perdrix viennent grossir le tableau. 

        Nous disloquons vers 6 heures, il ne reste que cinq heures de route pour passer une nuit bien méritée. Prochaine chasse, la nationale à Montauban, quatre jours consécutifs, ce sera dur, très dur.  

* : Lièvre court : Lièvre qui sort de son gîte tout prêt de nous, au contraire d'un lièvre long qui se lève à deux ou trois cents mètres devant nous.

L'autour de Julien

Sarembaï et son lièvre


L'aigle de Jean-Philippe sur son lièvre

Corentin et le renard