mardi 22 octobre 2013

OPOCNO : 10 Octobre…

Nous nous retrouvons au jardin, les dépôts de fientes des oiseaux derrière eux, montrent le niveau de récompense de la veille. Sarembay ne marque pas car je le récompense peu ; en effet, c’est un oiseau à petite fourchette : il mange peu et prend du poids au moindre gramme de nourriture. Déjà pour l’abaisser, j’ai dû me faire mal au cœur en le nourrissant peu. Je l’ai sorti à 4,250 kg pour un poids de vol autour de 3,3 kg. Il est arrivé à ce poids à peine dix jours avant cette réunion… Les entrainement n’ont pas été nombreux mais efficaces au vu des premiers vols…

Nous présentons les oiseaux comme chaque matin dans la cour et partons pour les terrains de chasse : aujourd’hui, Moravany, petit village d’une centaine d’habitants.  Cette chasse est curieuse : depuis une vingtaine d’années, quelques scientifiques de l’université de Prague, chasseurs, gèrent ce domaine en symbiose avec les agriculteurs pour optimiser la chasse et le gibier. Cette démarche intéressante, leur à permis d’atteindre des densités incroyables de lièvres, faisans, chevreuils. Chaque année, c’est ici qu'un “carton” est fait… Mais depuis l’an dernier, ces chasseurs ont vieilli et les agriculteurs ont rajeuni ; ce qui a fait venir le maïs dans la commune. Depuis, la densité à été divisée par trois, ce qui laisse encore une belle population mais, on commence à apercevoir la baisse. Le groupe d’anciens savants est encore gaillard, ils nous suivent à pied et nous commençons par une pièce fauchée d’au moins cent hectares. Les lièvres partent très loin, nous sommes dans le vent. Les vols sont très longs et montrent toute la force et la détermination de cet oiseau. Monika prend un lièvre à l’autre bout de la ligne. Nous sommes étirés sur presque un kilomètre, ce qui ne nous permet pas de voir les prises de l’autre extrémité. Sarembay vole un lièvre très loin, plus de 150 mètres au démarrage, il le remonte facilement, mais arrivé sur l’animal, il manque cruellement de forces restantes et se pose. Je le réclame, et je le vois décoller pour attaquer un autre lièvres qui vient de l’arrière. IL le coiffe à 400 mètres de moi… Il me faut quelques minutes pour le rejoindre, lui retirer sa proie, ranger et mettre le lièvre dans mon sac à dos, et reprendre ma place ; la traque peut continuer. Sur le retour de cette pièce, après plus d’une heure, le vent forci. Il devient presqu’impossible aux oiseaux de remonter face au vent. Monika, comme à son habitude, marche cent mètres devant la ligne ce qui agace tout le monde… Mais personne ne lui dit… Elle vole donc sur des animaux qui partent sur son côté ou son dos, mais devant nous. En quelque minutes, elle vole un gros lièvre sur plus de trois cents mètres vent de côté, ce qui donne un avantage à l’aigle qui l’utilise à merveille. Tel un boulet de canon, Attila “explose” ce lièvre et le cloue au sol. Superbe, même si c’est un peu volé…. L’après midi, nous changeons de place et chassons un chaume de maïs ; cette plante que je déteste comme beaucoup le savent. Je ne suis pas très emballé mais il semble que nous rencontrions pas mal, d’après les chasseurs. Sitôt entrés dans le chaume, un premier lièvre est volé par Josef très, très loin devant nous ; tout de suite, nous pensons que la récupération sera longue et difficile avec ce vent. Mais ceux là ne connaissent pas Josef, son aigle à un réclame étonnant, une force détonante.  Il est sur son poing avant que nous ayons constitué la ligne. Nous lançons la chasse : un lièvre part derrière moi et, d’étonnement, je manque le dé chaperonnage de Sarembay ; je dois m’y reprendre à deux fois je perd un temps considérable. Il doit remonter plus de cent mètres de retard, ce qu’il fait en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Il traverse la voie ferrée en louvoyant face au vent et toujours au dessus de son lièvre. Je pars en courant car j’ai perdu les deux de vue. J’entends siffler le train ! je ne vois ni aigle ni lièvre. Je cherche et scrute le paysage qui m’est offert : un labour profond d’une terre noire d’ébène. Sarembay est surement sur son lièvre mais où ? le train arrive, je fais tout ce que je peux pour inspecter la voie… Le train passe, rien ne se passe… Je trouve enfin Sarembay sur son lièvre, dans un trou de labour. J’ai le cœur qui bat la chamade tellement j’ai eu peur… Enfin, plus de peur que de mal, comme dit le dicton. Je récompense et je rejoints le groupe qui aura volé un autre lièvre pris par Milan Straka. Une fois de plus Sarembay m’étonne par sa vitesse, sa vitalité, sa manœuvrabilité. Quatre vols, deux lièvres, en deux jours je reste au dessus de 50 % de prises par rapport au nombre de vols. Je suis stupéfait car sa préparation, si elle a été sérieuse, ne lui a pas permis d’avoir du fond. Pourtant, il démontre une vraie volonté de chasseur aguerrit. Nos “savants-chasseurs” reçoivent le tableau et l’analysent avec quelques commentaires assez inhabituels sue les sexes, les âges, la qualité du poil, les blessures anciennes, etc…. Nous rentrons, jardin, “Sol”…

Aucun commentaire: