vendredi 24 octobre 2025

REUNION IAF Galanta SLOVAQUIE, 16, 17, 18/10/2025

 Voici un petit CR de Guillaume AGEDE de la réunion Slovaque IAF.

Super organisation une cérémonie d'ouverture magnifique avec fanfares, chanteur d'opéra. Le vice ministre, tout les élus locaux, le président de la fédération des chasseurs le directeurs etc...

Il y a trois groupes de 10 aigles. 

Je suis avec les Kanat père et fils, Hari, Stravos et Michalis, les Grecs, un Chypriote avec un Bonnelli x Royal,  Ruud, Edouard et d'autre Slovaques. Les consignes sont un lièvre par jour par personne. Nous attaquons un grand chaume / friche d'une centaine d'hectares. Le vent est très fort 35/40 km/h et nous l'avons de 3/4 face sur la droite. 

Rapidement les vols s'enchaînent et les prises aussi. Jaro prend un lièvre qui remonte toute la ligne juste devant nous en travers face au vent. Michalis prend son premier lièvre qui pars en retour vent de cul. 

C'est son tout premier avec une jeune forme d'une mue. 📯🍾

Quelques minutes plus tard l'hybride fait un vol très court et ne laisse aucune chance au capucin.

Hari qui était à côté de moi fait un second très beau vol avec Hella. Le lièvre pars tout droit, la forme le remonte légèrement décalé volant de trois quart face au vent et vient le ceuillir sur le côté. En courant, il répère un gîte et me le signale tout en plantant son bâton comme repère. Après avoir fait courtoisie à son oiseau il me fait signe d'y aller. Mon premier vol a été assez long avec une bonne volonté de Volga mais  entre le vent et la végétation haute, des piqués, des ressources mais pas de prise. J'arrive sur le lièvre qui pars dans le vent mais avec un simple crochet l'aigle est dans les choux poussé par le vent. Je referai un beau troisième vol ou le lièvre fonce dans un bosquet mais je vois Volga rebondir sur la lisière, je comprend vite qu'il y a un grillage. Plus de peur que de mal. Quatrième vol dans cette friche le lièvre disparaît sous la végétation pas de piqué pas de prises. La fin de la parcelle est proche, nous y avons passé + de 2 heures. Seul Stravos, Ruud et moi n'avons pas pris. Sur les derniers mètres, je fait un dernier vol idem crochet. Je sens que ma forme n'a pas le finish. 😩

Nous attaquons pour nous trois un grand semis de blé plat comme la main. Hari a quand même pris un autre oiseau 😜

Il y au milieu un bosquet que l'on entoure. J'ai l'occasion de voler un lièvre qui sort comme il faut vent de travers. La motivation est plus grande mais un petit crochet et un demi tour auront raison de l'aigle malgré une belle ressource face au vent et un dernier piqué. Un chevreuil me sortira quelques minutes plus tard mais trop loin et face au vent. Je ne lâche pas. Ruud au loin lâche sur lièvre gîté, son aigle suit mollement mais il a la mauvaise idée de foncer sur Hari qui lui fait peur, fait un crochet et se fait prendre par le tiercelet de belle manière. Il ne reste plus que Stravos et moi la pression est forte, très forte. Stravos pars vent de cul sur un gîté, sa forme a un bon coup d'aile, elle pique, mais le capucin fait un crochet dans un petit nuage de poussière. Elle est battue. C'est maintenant a mon tour : je me place vent arrière, alors que je suis assez loin, 100m, le lièvre se lève et se regite quelques mètres plus loin. Trop tard j'ai déjà lâché. Volga qui arrive comme un missile le prend au cul et se laisse emporter par sa vitesse en décrochant 😡

10 aigles, je ne sais combien de vols et 8 lièvres de pris.

La suite ce soir.

Aujourd'hui même groupe. La nuit a été très agitée, tempête et beaucoup de pluie. Pas de problème pour les aigles sous leur parapluie. Ils étaient sec ce matin. Mais le vent a forci 40km/h +. Nous attendons 10h avant de partir.

Après 1/2h de route nous sommes sur le terrain. Le vent est très fort les rafales nous font vaciller. Nous sommes vent de face dans une immense parcelle, 100 ha retournée avant semis. La pluie de la nuit a rendue le terrain très très gras. On se traîne des kg de terre aux bottes. Des l'entrée dans la parcelle les lièvres décollent. Mais le départ est en pente. Nous attendons le plat au bout de 50m.

C'est Jaro qui ouvre le bal. Son lièvre pars a la perpendiculaire de la ligne face au vent son aigle le remonte en le suivant en décalé, crochete et c'est la prise. Très beau vol tout en force.

Puis vient mon tour, un lièvre se lève à environ 50 m devant moi et tourne sur la gauche de la ligne vent de travers. Volga l'entreprend  avec force poursuivant en vol décalé face au vent. Puis sur la fin du vol amorce une ressource et plonge. C'est la prise !

Lovus sdar !

Je donne une demi gorges et je rentre à la voiture. Quand je revient les vols s'enchaînent. Deux lièvres de plus ont été pris par des Slovaques. L'hybride fait de nombreux vols sans succès. Deux lâcher face au vent l'ont séché. Il fait de très beaux vols vent de cul mais ne conclu pas. Ruud fini par conclure avec l'aide de mon fils Martin qui nous a rejoint hier soir. Stravos malgré des lièvres au gîte, aussi servi par Martin ne conclu pas . Son aigle est fatigué et peut être un peu bas.

Nous ferons deux autres traques pour essayer de servir les trois aigles qui restent. Mais c'est sans succès. Les hommes perdent le moral, les oiseaux aussi. Nous rentrons épuisés par ce vent glacial.

Au tableau du soir 18 lièvres comme la veille et deux faisans. 

J'apprends par la bande que Hani a attrapé un chevreuil a la main. 🤣 Il me raconte plus tard que son jeune aigle a attrapé un cheval 😅🤣🤣

Après le tableau nous avons eu petit spectacle de jongleur de feu. 

Ce soir après le dîner, nous avons un film conférence sur des suivis et réhabilitation d'espèces sauvages. Cerf, loup, ours, impérial, queue blanche et royal, pèlerin, St Martin et le film n'est pas fini....







mardi 21 octobre 2025

CHASSE AU VOL EN AUTRICHE ET REPUBLIQUE TCHEQUE, 9-21/10/2025 :

  Guillaume AGEDE nous raconte :

Voici le récit du jour : deux vols le deuxième jour dont une prise. 

4,020grs après 5 jours de jeûne.

Après 12h de route depuis Kehl et une nuit sur place, le premier matin a été terrible. Oiseau très effrayé impossible a chaperronner. Elle a pleuré toute la journée. Dès que j'approchais la main elle hurlait. Je ne l'ai donc pas chaperronnée. Bonne journée quand même elle était en chasse et suivait attentivement les traqueurs. Déclenchant aussi sur les animaux du vallon d'en face. Mais zéro occasion.

Deuxième jour, meilleur comportement. Agressive et récalcitrante au chaperon. Elle était dans la chasse. 

Premier vol sur une chèvre qui ne pars pas comme espéré. C'est la vidéo. Elle suit et rattrape dans le deuxième vallon. Un hongrois qui était en bas a vu la scène et m'a dit qu'elle était au cul en rentrant dans la haie. Je la trouve dans les arbres continuant à chercher son chevreuil de branche en branche. Rappel au point impeccable. Comme une Harris. Content. 

La traque suivante deux petits chevreuil arrivent vers nous au lieu de plonger derrière dans le vallon ils montent vers le sommet, elle poursuit mais fini au sol dans la montée. Un chevreuil fait une erreur, bifurque et plonge dans un petit vallon. Elle redécolle et c'est la prise. 

FALKNERSHEIL!!!!

Biloute est venu m'aider. Il faut que je progresse dans le management du chevreuil mort 🤣

Pleine gorge, heureux.

Aujourd'hui, petit groupe de ceux qui restent, les Grecs, les Serbes, un Hollandais,  deux Slovaques et trois français. La nuit a été très fraîches -2°C.

Première traque, Aurélien qui vole la jeune forme de Christophe, a une opportunité mais pas de prise. 

Deuxième traque une immense friche de 50 ha. On le sent très bien. 🤣

Rapidement un premier chevreuil gicle volé mais pas pris. Jaro vole un renard et prend. Je vole ensuite une chèvre, très belle attaque de Volga qui l'attaque fort. Le chevreuil sais où il va et se réfugie dans une haie d'épine noire. L'aigle plonge dans les épines mais il lui manque un petit mètre. Je vais mettre un moment pour la retrouver en rampant sous ces épines. 

Ensuite sur toute la ligne les vols s'enchaînent mais toujours pas de prise. 

Arrivé au bout nous formons une ligne de retour. 3 chevreuils partent dans nos pieds avec Jaro. Il vole mais sa forme rate et se branche. Le chevreuil traverse toute la ligne et fini sur Hari qui est assez loin. Il vole et c'est la prise. Les attaques continuent, mais toujours rien. J'ai une autre occasion mais je lâche un peu tôt, la chevrette fait un crochet et un demi tour. Volga poursuit très fort sur 300m en retour mais rate sur un crochet. Hari qui gorge son aigle sur le retour, la bloque au sol en attendant mon arrivée.

Petite anecdote, je lève une caille des blé dans la montée et je la relève au retour. 

D'autre vols s'enchaînent, en tout plus d'une trentaine de chevreuils seront levés. Mais pas de prise. 🥲


Il manque le troisième jour.
Ayant pris la veille, je suis sans oiseau. 
Aurélien prend Maya qui a pris deux jours auparavant.
C'est un immense vallon qui est traqué, mais avec une route au milieu. 
Christophe ferme le vallon et se poste sur un petit mamelon dans la vallée. 
Nous sommes au dessus à 400 m mais le poste n'est pas facile. Entre la route en bas la pente et le bois derrière. Une seule possibilité c'est que les chevreuils prennent le travers. 
Les autres sont postés loin derrière nous. Sur les crêtes d'en face nous voyons bien le reste de la chasse à 1 - 2 km de nous de l'autre côté de la vallée. 
Deux chevreuils sont levés en début de traque et descendent le vallée. Ils s'apprêtent a traverser la route mais le directeur de la battue réussi à les faire changer de direction. Ils descendent la vallée et fonce sur Christophe qui vole. Ils sautent la route, traverse des broussailles et foncent sur nous. Direct au bois dans une forte pente involable.
Les traqueurs après avoir battu les pentes d'en face font le ruisseau en fond de vallée. 3 chevreuils sont levés et viennent se réfugier dans la roselière sous Christophe. Afin de bloquer l'angle où Aurélien ne peut voler je me déplace. A l'arrivée des traqueurs un chevreuil pars en face et un autre sous Christophe qui vole. Le troisième traverse la route et monte vers Aurélien. Trop loin je n'ai rien vu j'ai juste entendu la prise. Le chevreuil comme espéré, a pris le travers, gêné aussi peut être par des observateurs qui lui bloquait l'accès au bois. Aurélien très content. 
Sans oiseau pour la traque suivante nous partons avec Zoltan un ami Hongrois, qui est désespéré son aigle a décroché trois fois hier.
Nous faisons un vallon très est encaissé. Il y a beaucoup de vent. Christophe placé plus haut a quelques occasions, Anton aussi. 
Finalement un chevreuil monte la pente, Zoltan lâche nous crions espérant faire faire un demi tour au chevreuil qui force et passe la crête. L'aigle est battu, mais n'a pas dit son dernier mot. Le chevreuil plonge dans la vallée derrière sur des semis et devale la pente. L'aigle face au vent prend un peu d'ascendance et a la faveur de cette interminable pente pique. Aurélien cours et il est déjà a mis pente. Le chevreuil traverse la route et attaque le plat. L'aigle lui fond dessus et le prend. Vite j'encourage Nora l'amie de Zoltan a foncer avec le 4x4. Alors que nous descendons j'aperçois Aurélien sur la prise. Zoltan qui n'est pas un marathonien arrive bien après. Nous arrivons ensuite avec le 4x4 Zoltan nous embrasse sa joie est indescriptible. La notre est forte aussi.
Aurélien deuxième chevreuil de la journée !
Et j'ai oublié la deuxième traque du J3 qui ne se raconte pas, ça se vit ! Nous étions avec Zoltan bien placé au milieu nous avons pu voir pas mal de vol.




Petit compte rendu de la chasse de lundi matin. 

Nous sommes allés sur la route de Galanta pour attaquer une belle friche, mais Jaro est très déçu la parcelle a été retournée et il reste a peine 10 ha.
Même biotope que la veille. Une pente assez forte côté sud avec un creux au milieu. Un bois derrière nous, devant, des champs a l'infini. Un petit ruisseau et des roseaux dans le bas fond. Vent de face. Nous formons la ligne. Je reste sur le haut, vu le biotope si cela descent j'ai une chance, mais je suis un peu certain qu'ils vont monter direct au bois. Harri est parti en avance en couverture au loin. Rapidement une chèvre se lève traverse la ligne devant un jeune Grec qui ne vole pas. Un jeune Serbe vole. Vu la montée c'est impossible sa forme fait quelques mètres et revient en plongeant sur le Grec qui l'écarte d'un coup de chassoire.

Un brocard fera de même toujours devant les deux jeunes. Ils ne lâchent pas. Enfin une grosse chèvre toujours devant eux me passe à 5 m. Je ne lâche pas, ce n'est pas la taille recherchée et dans cette monté c'est impossible. 
Le propriétaire de la chasse nous rejoint et propose de faire une traque dans le bois. Ils partent à 3 avec Jaro et Hillary, jeune et dynamique présidente des Fauconniers du Wisconsin (USA).

Les deux Serbes et deux grecs ainsi que Ruud se mettent en ligne dans la friche sur une crête. Harri et moi fermons la traque sur le vallon suivant. Si cela sort soit ils prennent avant le ruisseau, soit ils ne prennent pas et cela rentre dans le bois d'en face. Je verrouille cette option. Je domine toute la chasse, ce qui est assez sympa. 
Après de longues minutes d'attentes nos traqueurs sortent du bois. Buisson creux. 😢

Je rentre en faisant le tour par un bois, avant d'y rentrer 4 cerfs sortent dans une belle position, je déchaperronne pour voir. Volga est dans la chasse et demande le départ. 🤣
3h plus tard nous sommes à Galanta au  meeting IAF.





























jeudi 16 octobre 2025

Réunion de vol en région parisiennne, FICIF 2025/10/11.12.

 


 2025/10/11.12. FICIF.

Comme cela devient régulier, Pierre De Lubersac et ses adjoints (Justine, Romuald, et les représentants de la FICIF) nous offrent une superbe réunion de volerie. Tant la basse qua la haute volerie y sont représentées. Pour ma part, j'accompagnais les aigliers avec Sarembaï, tiercelet d'aigle royal de 18 mues. Romuald et son aigle de sept mues, Steve et son aigle de 17 mues, Christophe et son aigle de 6 mues, Aurélien et sa forme de 7 mues.

Nous nous sommes levés aux aurores pour être à 9 heures à l'hippodrome de Rambouillet. Le départ pour la chasse et lancé vers 9h30, juste après les diverses présentations. 

Nous chassons ce matin sur la commune d'Orsonville, habituée à nous acceuillir. Les oiseaux sortis des voitures, armé de leurs émetteurs, sont fin prêts. Un grand champ de colza s'offre à nous pour démarrer. Les oiseaux sont toujours un peu inquiets le premier jour de chasse. Il est tôt pour nos amis ailés qui ont habitude de se reveiller vers 10, 11 heures. Les premiers vols sont fébriles et manquent leurs proies les uns après les autres. Pourtant, de très beaux vols montrent un entrainement bien lancé. J'ai commencé par voir trois lièvres au gîte, coup sur coup. C'est toujours une très belle image que de voir cet animal si malin immobile, attendant la vue de notre oeil, déclencheur de sa fuite. Tous les aigles sont en condition physique correcte, mais tous sont un peu haut. Cela signifie que leur poids de forme et sans aucun doute un tout petit peu en dessous de celui de ce jour. Romuald ouvrira le compteur en prenant magnifiquement son premier lièvre. Il gorge son oiseau. Le lièvre était un jeune deu mois d'avril d'environ deux kilos. C'est un joli prélèvement. Il nous est difficile de contrôler l'âge des prises de nos oiseaux, leur choix est souvent pour le premier qui se présente. C'est aussi une forme de gestion. Sarembaï vole cinq ou six lièvres qu'il ne parvient pas à griffer. Il est volé en ce moment par Alexis qui en a pris possession pour préparer l'ouverture ; Sarembaï est souvent un peu "chaud" en début de saison, et, mon corps viellissant, me demande de me prémunir des blessures qu'il pourrait m'infliger. C'est pour cette raison que je l'ai confié à Alexis. Peut-être un peu plus tard, le confierai-je définitivement ? On en est pas encore là. Steve nous fait des vols de fous ; son aigle très puissant poursuit plusieurs capucins sur un bon kilomètres.... Il faut aller le chercher, ce qui rend la progression de la ligne de chasse très lente. Cette relative lenteur permet aux oiseaux de se reposer entre les vols, ce qui est un luxe dont nous ne nous privons pas, tant la population de proies est importante dans cette région. Dans ce colza, nous lèverons 23 lièvres dont un seul fut pris. Nous battons ensuite les estragons si réputés ici. Les lièvres de cette parcelle sont légèrement plus clairs que précédemment. Ils sont aussi particulièrement difficiles à capturer. Je ne sais pas pourquoi, mais chaqque année, cette parcelle nous cause bien des soucis. Pourtant, les lièvres partent toujours ou presque de trois quart vent de face. Ce qui leur permet de garder l'aigle sous leur oeil expérimenté. Dès qu'un capucin gicle dans l'axe du champ, les chances de l'oiseau augmentent. Mais bien peu prennent ce parti. Vers la fin de la traque, Romuald vole un Xiemme lièvre qu'il coiffe au bout d'un vol de deux cents mètres. Aurélien a fait aussi de nombreux vols, très loin, trop loin. Djaïa est très puissante, mais elle a un caractère bien trempé. Son énervement est tel que quelques fois, elle se crispe au gant ce qui la bloque au départ. Cela met en rage Aurélien qui sait qu'il va falloir prendre un peu de temps pour faire baisser la pression. Rien n'y fera, Djaïa ne prendra pas aujourd'hui pas plus que Sarembaï ni Sidney, l'aigle à Steve. L'aigle de Christophe ne fera pas mieux. Nous rentrons Romuald et moi, vers l'espace Rambouillet pour voir la présentation en vol de fin de saison. Alexis, Adriane, Capucine et Aurélien continuent sur les arrières de la ferme, mais rien ne sera pris cette après-midi.

Nous nous retrouvons ensuite à l'hôtel, puis nous nous rejoignons au restaurant chez Laurent Gherardi qui nous a concocté un dîner de roi. Gravlax de saumon maison, sauté de veau aux petits légumes, baba au rhum. Vers mimuit, nous disloquons pour dormir un peu. 

Le lendemain, c'est une journée particulière : une journée à la chasse pour découvrir un mode de chasse, la fauconnerie. Une cinquantaine de personnes, toutes profanes, vont suivre les fauconniers de leur choix. Haut vol, bas vol, éperviers, faucons de haies, autours, buses et aigles, faucons de haut vol, la diversité qu'offre notre art est très grande. Quelques personnes vont donc nous suivre vers Longormes où nous chasserons ce jour. Nous sommes accueillis chez Christophe Hilairet, propriétaire de la ferme de Gueherville. Nous connaissons bien ce lieu, Christophe est membre des Aigliers de France et vole un tiercelet. Nous sortons de la ferme pour battre un chaume très grand. Aurélien est dans les phacélies pour deloger un chevreuil, nous nous allongeons sur quatre cents mètres pour cette battue. Un lièvre au gîte juste devant moi, j'arrête la ligne, nous nous préparons, le lièvre gicle, Sarembaï se lance avec bien plus de force qu'hier. Il manque de peu, on dit assez régulièrement qu'il décoiffe le capucin. Alexis le récupère facilement. Nous avançons tranquillement, un second lièvre au gîte est découvert, c'est Steve qui vole sur encore plus d'un kilomètre. Pause pour nous, marche forcée pour lui. Nous sommes vent dans le dos de trois quart, ce qui nous donne un léger avantage. mais les lièvres nous éventent de plus loin, c'est un handicap qu'il ne faut pas négliger. Nous faisons une grande courbe pour faire demi-tour. Les lièvres, tous des jeunes, collent au sol. Nous sommes maintenant vent debout. Aurélien vole un lièvre long que Steve ne vole pas. Djaiä n'est pas dans son jour ; les quelques grammes en trop qu'elle porte changent son comportement comme les autres, d'ailleurs. nous traversons un champ de sorgo qui devrait permettre à Djaïa d'être servie correctement ; quelques chevreuils se dérobent devant nous, elle vole une ou deux fois sans prendre. Un peu plus loin, vers la sortie du champ, elle griffe une chevrette qu'elle maintient un peu au sol. Mais c'est sans compter sur la vivacité de notre gibier qui, en se débattant, se libère à quelques mètres d'Emmanuel et de son ami. Aurélien, dépité, reprend son oiseau.  Soudain, un lièvre se dérobe devant moi dans la moutarde pas très haute. Je déchaperonne et lance l'oiseau qui amorce un vol très vif, il monte légèrement sur la droite sans doute pour pousser le lièvre à s'éclipser vers la gauche, ce qu'il fait sans se douter que le changement de sens du vent donne à Sarembaï un avantage qu'il va prendre. Il griffe le lièvre et Alexis court à toute jambes mais, sans doute, arrive un peu vite sur la prise. L'aigle étonné, fait un petit saut et lâche prise. Le lièvre trouve l'instant pour se dérober dans le colza tout proche. Nous ne le retrouverons pas. Nous continuons vers les moutardes, excellents engrais verts qui abritent bon nombre de chevreuils et lièvres. Quelques lièvres sautent devant les oiseaux, mais la moutarde est si haute que les oiseaux les perdent de vue quelques mètres après avoir été lancés. Vers le milieu du champ, la moutarde est moins haute ; un lièvre décolle juste devant moi, je lance Sarembaï qui emmanche comme nous le connaissons. Il vole d'une force qui ne laisse aucune chance au lièvre pris. L'aigle est récompensé et gorgé. Nous rentrons à la ferme pour le casse-croute tiré du sac. Une petite heure à déguster les spécialités de chacun, nous reprenons vers les friches. Dans les jachères, les lièvres et les chevreuils ont de bonnes cachettes qui nous obligent à battre très serrés. Malgré tout, Steve trouvera un lièvre assez court pour le voler d'une force étonnante. Sidney ne laisse aucune chance à ce capucin imprudent. Steve gorge Sidney. Quelques instant plus tard, Romuald copie le vol de Steve. Un lièvre au gîte est lancé, son aigle entame une poursuite courte et violente. L'aigle coiffe le lièvre et le griffe avec un force rare. Il ne reste que deux aigles à voler. Celui de Cristophe en mains de Capucine, celui d'Aurélien. Nous entrons dans la grande jachère très fournie, qui devient compliquée à chasser. La végétation est assez haute et les épineux sont en nombre. Les permiers chevreuils sont levés mais partent dans le mauvais sens. Aurélien se déplace avec Romuald pour se mettre en contre-haut afin de voir de loin les animaux se dérober. Toutes nos techniques ne serviront à rien, Djaïa préfère boxer les animaux plutôt que les prendre. Plusieurs fors jolis vols ne lui permettront pas de prendre. Nous rentrons pour le tableau. Il est 18 heures, nous saluons nos amis qui ont tous volé et enchanté les "voyeurs" qui ont découvert un mode de chasse somme toute peu productif, mais fort spectaculaire. Pour ce qui concerne les aigles, nous avons compté une centiane de vols pour cinq aigles, cinq lièvres seront pris. 

Un grand merci aux membres de la FICIF qui organise ces journées découverte. Un merci particulier à Pierre de Lubersac et Justine pour leur dévouement. 

                                                                                                                                        Jean-Louis. 












        

mercredi 23 octobre 2024

19, 20 octobre 2024, la FICIF nous reçoit.

 Comme chaque année, la FICIF nous a préparé une réunion de vol en région parisienne les 19 et 20 octobre derniers. Les aigliers étaient sept : Corentin R. , Jean-Philippe R. , Romuald De R. , Jean-Louis L. , Melissa M. , Titouan de C. , Aurélien D , Johanna, débutante sans oiseau, Valentin, débutant sans oiseau. Le premier jour, nous avons volé 35 lièvres dans des conditions compliquées, pluie, vent, dont trois ont été pris. Le deuxième jour, une petite dizaine de lièvres ont été vus, trois ont été volés deux pris. peu de chevreuils ni vus ni pris. Malgré un tableau assez faible (ce qui n'est jamais un but en soi), nous avons passé un bon moment en compagnie des chasseurs d'un jour venus pour un dimanche à la chasse. Un grand merci à la FICIF qui fait tant pour faire connaître la chasse sous toutes ses formes, et ainsi permettre à tout un chacun de s'informer de la plus belle des manières, en nous suivant sur le terrain. 

 

Réunion en région parisienne organisée par la FICIF.
         Nous sommes le 19 octobre 2024 et comme chaque année, Pierre de Lubersac et ses comparses de la FICIF nous attendent après avoir mis un certain temps à décider si ce rassemblement de chasseurs au vol se ferait ou non. En effet, les conditions météorologiques de ces derniers jours ont "noyées" la région sous plus de 90 mm d'eau. Mais la ténacité des ces gens est telle que les territoires se sont finalement ouverts à cette organisation. 
         Les fauconniers, autoursiers, esparveteurs, aigliers se présentent vers neuf heures du matin après, pour certains, plusieurs heures de route. Une courte présentation de Pierre est offerte et les groupes dispatchés. Les quelques suiveurs et chasseurs intéressés par cet évènement se joignent aux différents groupes qui s'éparpillent en Yvelines. Je ne vous conterai que la journée des aigliers car, n'étant pas divisible, je ne peux pas relater les aventures des autoursiers et des autres.
         Nous sommes huit aigliers ANFA et extérieurs, une future aiglière débutante, un jeune nouvel aiglier débutant sans oiseaux,  quelques huit ou dix suiveurs. Nous roulons jusqu'à Orsonville chez Monsieur Dugué, qui nous offre gentiment ses territoires souvent giboyeux. Il pleut légèrement ce qui peut gêner le vol de nos oiseaux. Nous entrons dans un grand champ de colza court encore tout petit. Le couvert est assez faible mais par ce climat, peut-être les lièvres seront présents. Certains d'entre nous démarrent en parapluie, ustensile utile contre la pluie, mais qui peut provoquer des situations inattendues. Un lièvre déboule devant moi, le temps de lancer le parapluie, déchaperonner, se dépatouiller du béret tombé dans l'action, le capucin est déjà bien loin. Mélissa le vole mais contre un petit vent, c'est trop difficile. Ari vole en bout de ligne, toujours contre le vent, sa forme ne peut remonter jusqu'au capucin. Un peu plus loin, Aurélien vole un lièvre qui part loin devant, contre le vent, le remonte et le coiffe prestement. Comme il a trois aigles à voler, il gorge Cheappy, et cherche Taïga, l'aigle de Christophe qui ne peut toujours pas nous suivre aigle au poing. Romuald vole aussi pendant cette traque. Corentin et son père ne voleront pas sur ce mouvement. Titouan non plus. Nous virons à droite et Jean-Philippe vole un lièvre en vent de trois quart, ce qui donne un petit avantage à l'aigle. Pourtant, si le vol fut ferme et franc, il n'y a pas eu prise. Titouan, dans les mêmes conditions, vole un lièvre franchement et, jusqu'au bout, ne lâchera pas sa soutenance. Il ne prend pas non plus. Dans la même traque Corentin, Moi-même, volent successivement sans conclure. Nous revenons vers les voitures en tournant autour de la ferme, un lièvre déboulant vers nous est annoncé par Aurélien placé haut dans le champ,  l'animal me fonce droit dessus, je ne sais pas quelle panique m'a prise, mais j'ai lancé Sarembay à trois mètres derrière moi alors qu'en attendant quelques seconde, je pouvais le servir royalement ; bilan un superbe manqué très mal orchestré. On fait des fautes à tout âge..... En rentrant aux voitures, Auréline vole un lapin malade qui se dérobe devant lui, cela fait grand bien à Taïga qui démarre sa saison. Le casse-croûte habituel est pris sur le pouce et le partage est bien sympathique. Nous reprenons l'après-midi avec un temps un peu meilleur ; il ne pleut plus, le vent est assez faible. Nous nous déplaçons de quelques centaines de mètres pour quêter les plantations d'estragon. Ici, les lièvres sont très durs à prendre, personne ne sait pourquoi, mais c'est un constat depuis des années. Ils sont aussi plus clairs, d'un pelage contrasté, et leur chair est particulièrement délicieuse. Nous entreprenons le champ dans le sens des sillons, juste en vent de trois quarts. Ainsi, l'aller et le retour seront d'égale efficacité. Les vols se succèdent à vive allure, les animaux sont bien présents. Jean-Philippe vole deux ou trois fois sans plus de succès, mais c'est le lot des oiseaux jeunes. Il leur faut comprendre le fonctionnement de la défense des lièvres. Il leur faut aussi acquérir une musculature suffisante pour atteindre le point de combat avec assez de réserves pour combler les esquives. C'est souvent là que pêchent les jeunes aigliers voulant aller trop vite en besogne. Ce n'est pas un défaut, c'est systémique. Un aigle demande plusieurs années de travail avant d'atteindre sa pleine puissance, On ne peut obtenir rapidement ce qui demande un certain temps de préparation. Sur le retour, Sarembay entreprend un lièvre qui part en retour. Il le coiffe à la sortie d'une flaque d'eau sale, il me faudra le laver ce soir. Je récompense car ce vol était suffisamment fort pour cela. Quatre vols pour un lièvre, c'est un bon résultat. Melissa, un peu plus haut dans le champ, vole un lièvre assez court que son aigle coiffe dans le labour voisin. C'est un vol court, vif, assez puissant, qui aboutit à une conclusion positive. Cet aigle est en montée, il nous en montrera d'autres. Titouan fait aussi des vols très intéressants qui pourtant n'aboutissent pas. Il faut tenir bon, cet oiseau promet beaucoup, il est jeune, très tenace, La chance ne va pas tarder à le servir. Je reste hors de la chasse en compagnie d'Emmanuel Filou, membre de notre équipage, suiveur assidu. Le reste des chasseurs court la plaine un peu plus loin dans un grand champ de betteraves d'où sortiront encore quelques lièvres sans pour autant qu'ils ne soient pris. Nous n'aurons pas vu de renard, pas de chevreuil non plus, 35 lièvres ont été volés, trois ont été pris. Malgré la pluie qui aurait pu attrister la journée, nous avons passé un très bon moment de chasse où tous ont eu la chance de voler trois ou quatre fois. Ce n'est pas toujours le cas, c'est bien de le noter. 
        Le lendemain, nous chassons au domaine de Marly le Roy. Ce domaine de 400 ha clos est peuplé de chevreuils, de sangliers, de renards, de lièvres. Nous avons trois bracelets de lièvre et un de chevreuil. C'est la journée de découverte de la chasse pour des profanes aimant à s'informer. Une vingtaine de suiveurs nous accompagnent dans une file de voitures qui ne tarde pas à se disloquer. Nous mettrons un peu de temps à retrouver tout le monde, mais tout se passera bien. Ari nous fait une présentation très didactique et pédagogique. Les consignes de sécurité sont expliquées aux enfants ainsi qu'à leurs parents. Ainsi, cette journée ne verra aucun incident. 

        Nous démarrons par le grand pré de droite, le long du mur d'enceinte, bordé d'un buisson haut tout du long. Quelques traqueurs se postent dans ce buisson en avançant tranquillement. La ligne est dure à tenir, les nerfs des chasseurs sont mis à rude épreuve, si bien qu'au bout de trois quart d'heure, il y a trois lignes qui ne se connaissent plus. Comme on dit quelquefois, c'est le bord.... Au bout du champ, quelques chevreuils butent contre un buisson très épais, et, comme les traqueurs ne connaissent ni notre chasse, ni le terrain, il quittent la traque, ce qui permet aux chevreuils de rebrousser chemin le long du mur. Échec sur toute la ligne. Nous nous réalignons pour le retour ; c'est cette fois-ci bien plus sérieux. Un premier lièvre quitte son gîte devant Mélissa qui le vole parfaitement ; je crois que c'est pris, mais la légère déclivité du terrain m'empêchait de voir le lièvre sortir des griffes de son aigle. C'est vraiment dommage car c'était un très beau vol. Corentin vole une chevrette qui sort du bois. Un vol un peu long pour elle qui montre qu'elle manque de fond. Aurélien jette aussitôt juste derrière, pensant que la direction prise par le chevreuil lui permettrait de voler le temps que Corentin récupère son oiseau. Mais c'est que ce chevreuil change de stratégie et de direction. Ce qui laisse le temps à Djaïna de voir l'aigle posé au sol, ce qui lui signale qu'elle à peut être quelque chose dans les griffes. Djaïna abandonne le chevreuil pour voler en direction de l'aigle de Corentin qui, fort heureusement, arriva sur les lieux à ce moment.  C'est mieux ainsi, c'eut été dommage de voir deux aigles si puissants se griffer. Nous continuons la quête de ce champ qui n'en finit pas. Un lièvre suivant gicle de son gîte devant Mel et Titouan, mais aucun ne vole. Le lièvre est loin de moi, mais, voyant que personne ne vole, je lance Sarembay qui prend le vent pour provoquer une accélération qui le fait rejoindre rapidement le fuyard. Il le rattrape en moins de temps qu'il en faut pour le dire et le coiffe magistralement à la vue de toutes et tous. Je rejoins Sarembay pour le récompenser et pour écourter le temps entre les vols. Nous continuons cette traque par un boqueteau d'où pourrait sortir un renard ou un chevreuil. Aurélien contourne un autre petit bois sur la gauche d'où sort un chevrillard qui prend la plaine plein nez au vent. Impossible pour Djaïa de rejoindre, une fois de plus c'est dommage car cet aigle mérite.

          Nous rejoignons les voitures pour le casse-croûte de midi. De multiples échanges de spécialités de toutes sortes déclenchent des discussions de quelques instants. Puis, nous repartons derrière la ferme centrale traquer les boqueteaux que m'a décrits Ari, absent cette après-midi. Les boqueteaux, bien plus épais qu'on ne me les a présentés, nous perdent et perdent le reste des suiveurs. Nous stoppons là cette débâcle infructueuse, ne permettant à aucun de voler quoi que ce soit. Nous nous rejoignons vers la ferme et entreprenons les arrières, composés de tirées, petites clairières, boqueteaux à dimensions humaines. Les quelques personnes qui nous accompagnent à ce moment, entrent dans les bois pour battre. Un lièvre me sort dans les lieds, je cherche mes voisins, personne, je vole et crie "ça vole". Le lièvre est déjà à quarante mètres de moi et part tout droit dans un chemin de deux mètres de large. Il ne fera aucun crochet, ce qui lui a valu de ne pas faire un plis. Sur ce deuxième lièvre du jour, je récompense définitivement. Aucun chevreuil ne sort des bois ni des tirées, nous ne verrons plus un lièvre. Comme l'heure avance et qu'il nous faut être dans trois quart d'heure au tableau nous sautons dans les voitures pour rentrer. Ces deux journées ont été intéressantes pour tous ; j'espère que les chasseurs d'un jour qui nous ont suivis n'ont pas été trop frustrés.          

           Un grand merci à la FICIF qui fait d'énormes efforts pour vulgariser et faire connaître la chasse sous toutes ses formes. Merci à Pierre et son équipe sans qui tout cela n'existerait pas. Merci à tous les fauconniers qui se sont déplacés quelquefois de fort loin pour assister et faire vivre ces journées.

dimanche 17 mars 2024

 



Jean-Pierre VIDAL, aiglier de longue date, nous a quitté hier soir entouré de sa famille. Il était un ami très cher. Créateur du Parc de COURZIEU, il était visionnaire en affichant des choix déterminés. La zoologie générale laissant place à la volerie spécialisée, il a montré aux lyonnais que leur montagne est accueillante en volant les plus grands rapaces dans les couloirs aériens compliqués des monts du lyonnais. Avec Christian PEYRON, il a monté l'équipage des aigles de Courzieu, l'un des tout premiers en France. Construit de leurs mains, ce parc est un exemple de courage et d'abnégation. Que de souvenirs en chasses dans les plaines de Feurs, chez les amis chasseurs de sa région. 

Il a maintenant rejoint les grands espaces. Les Aigliers de France présentent toutes leurs plus sincères condoléances à toute sa famille.

 

mercredi 7 février 2024

RÉUNION DE FIN DE SAISON 2024, LES AIGLIERS DE FRANCE

RÉUNION DE FIN DE SAISON 2024, LES AIGLIERS DE FRANCE

Jean-Louis Liégeois

 

Cette saison 2023/24 se termine ce week-end tant attendu par toutes et tous. Patrice Bourdier préparait ces moments depuis plusieurs années, mais tant le Covid que la grippe aviaire l’ont empêché de nous réunir. Cette fois ci, et le temps, et les conditions ont été remplis pour nous offrir un rassemblement de sept aigles pour chasser dans les plaines Poitevines. Aurélien Deniaud et Altin, Jean-Yves Thiefine et Toundra, Corentin Roussel et Azereix, Jean-Philippe Roussel et Diego, Steve Francis et Sid, Jean Dinguirard et Feuer, Moi-même et Sarembaï, se sont déplacés quelquefois de fort loin, pour cette rencontre de fin de saison. Un petit groupe est arrivé le jeudi soir au gîte de Monsieur Jean Turpeau à Agressais. Nous dînons ensemble une petite entrée préparée par Jean-Yves, un risotto aux coques préparé par Isabelle, des fromages de Steve et un dessert d’Alexis et Aurélien. Couché de bonne heure, nous passons une nuit correcte pour un réveil vers sept heures.

Nous prenons la route de Bonnes où nous étions l’année dernière. Un copieux petit déjeuner nous est servi où nous goûtons les charcuteries locales avant de partir en chasse. Le principe est très bon car les oiseaux sont souvent un peu endormis le matin et un départ pour la chasse différé est toujours bien perçu par nos oiseaux. C’est une commune très étendue (2600 ha) qui offre de grands bois contigus à de grandes friches et des cultures non moins importantes, avec pléthore de gibiers divers. Le terrain est plat avec quelques très faibles pentes en se rapprochant de la rivière. L’ ACCA de Bonnes nous attend avec son président Aurélien Brouard qui semble très heureux de récidiver par cette invitation. Un plan détaillé concocté par Patrice est déployé sur une fenêtre de la salle des fêtes. Les diverses progressions, les emplacements des spectateurs, tant profanes que chasseurs, les boqueteaux, les champs, tout est indiqué afin de ne pas se perdre, mais surtout pour ne pas créer de perturbation avec nos voitures. Une petite présentation de notre déduit que je partage avec Jean-Yves, notre stentor, est récitée aux nombreuses personnes venues découvrir cette chasse peu commune. France 3 est présente afin de révéler aux infos régionales l’existence de cette chasse ancestrale à un plus grand nombre. Nous avons toujours peur de ces retransmissions qui quelquefois peuvent être mal comprises, donc mal expliquées à des gens qui ne sont pas toujours coopérants. Mais c’est le risque, et c’est la raison pour laquelle nous insistons sur les consignes de sécurité annoncées.

Le départ pour la chasse est sonné par Corentin qui passe d’une couleur normale à un rouge écarlate qui en dit long sur les souffrances que procurent la trompe de chasse. Les groupes sont formés et nous nous déplaçons vers le Nord Est de la commune. Le but est en premier de cerner un bois duquel sortiront quatre chevreuils. Corentin est tout au bout du bois avec France 3 et il voit deux renards entrain de jouer sortant d’un buisson très éloigné. Corentin aime les renards…. Il déchaperonne et Azereix s’envole toute en puissance sur plus de trois cents mètres, mais les renards sont un peu loin et elle ne peut  les rejoindre. Pendant ce temps, un lièvre se défausse devant moi derrière une langue de bois qui court vers Steve. Le lièvre sort en bout de langue et Sid entame un vol de fou sur plus d’un kilomètre et demi, sans prendre bien sûr. Steve démarre par un footing qui lui fait récupérer son oiseau en dix minutes. On sent que la reproduction commence à déranger les oiseaux adultes qui font un peu ce qu’ils veulent. Corentin revole un autre renardeau qui se cale dans un buisson chez le voisin. Il est abandonné. Jean-Yves, de l’autre côté, vole un lièvre long qui se dérobe au manque de fond de Toundra. Lors de cette traque, je n’ai rien vu d’autre que le lièvre volé par Sid, les photographes qui m’accompagnaient tatassaient entre eux tout au long de la traque. Un fois les traqueurs sortis, nous revenons nous placer en ligne le long d’un champ gigantesque pour faire la plaine. Nous traçons en boucle ce champ où, de notre côté, aucun lièvre ne sera vu. Aurélien, de l’autre côté de la boucle, vole deux fois très loin (quand je dis très loin, ce sont des lièvres qui sortent de leur gîte à trois cents mètres ou plus devant nous).  Après avoir décoiffé ces deux capucins, nous ne voyons plus rien. Pourtant, dans un semblant de creux, un lièvre sort pas très loin de Jean-Philippe qui lance Diego. Il fait un très bon vol et recoiffe le lièvre sans prendre. Rassurez-vous, cela va durer toute la journée. Les lièvres, en fin de saison, sont si malins et usent de telles fourberies pour déjouer les attaques violentes de nos oiseaux, qu’ils en deviennent presqu’ imprenables. D’ailleurs, l’an dernier en Picardie, nous avons vu nos aigles refuser d’attaquer les lièvres bouquinant dans les éoliennes. Ils donnaient vraiment l’impression d’un refus volontaire, comme un bon chien qui blinque le lièvre ou le chevreuil. Nous continuons le tour de cette boucle géante, qui nous amène vers un bois que nous encerclons rapidement. Les traqueurs entrent au bois et un lièvre est lancé rapidement. Je me tiens aux aguets, n’ayant rien volé depuis le début. Mais ce capucin sort chez Jean-Philippe qui vole Diégo cette fois ci sans conviction. Aucun autre animal ne sortira de cette partie de chasse de presque 7000 pas. Nous nous déplaçons en voiture pour traquer un bois plus grand ; je suis Aurélien Brouard qui me place en haut du bois tout à fait derrière. Ce bois est très touffu et Gilbert se fait un plaisir en allumant quelques pétards dans les ronciers inextricables desquels sortent trois chevreuils (un brocard, une chevrette et son chevrillard) non loin de moi mais en montée ; c’est trop dur pour Sarembaï, je ne déchaperonne pas. Je les laisse se défausser vers Corentin qui, me semble-t-il, est bien placé au-dessus des animaux. Pourtant, il ne vole pas, ne déchaperonne pas, je ne comprends pas pourquoi. J’aurai l’explication plus tard ; il se trouvait dans la même situation que moi et voyait ces chevreuils bien plus haut, bien trop hauts. Un lièvre est lancé et je vois Jean-Philippe détaler dans le champ derrière, là où les chevreuils se sont dérobés. Le vol est long, je n’ai pas vu le lièvre, j’étais en affleurement de colline, mais la vigueur avec laquelle Diégo volait signifiait sûrement, qu’il ne devait pas être très loin devant. Nous rejoignons les voitures et  nous nous déplaçons vers un autre champ où des passants chasseurs ont vu des chevreuils couchés dans un chaume de tournesols. Nous prenons très large, comme pour faire un chaudron, je suis avec Aurélien et Alexis, en bout de pré. Les chevreuils sont couchés mais ils sentent vite une forme de pression se mettre en place. Tout en marchant, ils se déplacent doucement vers l’échappatoire du bout du champ. Les traqueurs filent pour leur couper la route, ce qu’ils font à merveille. Les chevreuils font demi-tour et galopent vers la grande  ligne où la plupart des aigles sont. Pendant ce temps-là, Steve vole un lièvre en bout de ligne sans plus de succès que le matin. Les chevreuils me passent devant, mais à quatre cents mètres, un peu loin pour un tiercelet. Ils lèvent un lièvre qui déboule sur la droite et je refuse de voler pour ne pas déglinguer la chasse. Dommage, il était un peu loin mais volable. Puis les chevreuils ne coupant pas la ligne, reviennent vers la seule échappatoire qui leur reste, forcer les deux chasseurs en retour. Au passage, je vois que la chevrette n’avait que trois pattes ce qui ne l’empêchait pas de galoper comme un lapin. La traque se termine sur notre ligne. Nous entreprenons maintenant un champ d’herbe assez sec qui donne une vraiment belle impression. Sitôt entrés dans ce pré, un lièvre se dérobe très très loin, si loin qu’Aurélien ne vole pas…. Corentin vole une première fois sur un lièvre assez court qu’ Azereix emmanche très fort, mais blinque complètement, elle se perche en bout de ligne et il la récupère rapidement. Aurélien vole un lièvre assez court aussi et le manque par une incroyable gymnastique de l’animal chassé. Le réclame et parfait. A mi- champ, un lièvre m’est servi sur un plateau ; sortie de gîte à 80 mètres, Sarembaï déclenche un vol puissant avec la décision qui se sent. Il monte sur queue et fond sans toutefois faire comme à son habitude, plonger comme un dératé directement sur la proie, mais en glissant à très grande vitesse au ras du sol à hauteur de lièvre. Il le griffe alors pleine tête, c’est la prise du jour. Je me dégage sur le côté hors de la vue des chasseurs pour leurs permettre de continuer la chasse. Une fois récompensé, je rejoins leur quête qui montrera encore et encore de très beaux vols, de très longs vols, mais plus de prise. Pendant le même temps, Corentin vole un second lièvre qu’ Azereix refuse en le blinquant totalement, elle pousse à fond sur ses ailes et se dirige vers la ligne électrique en face de nous. Elle se perche sur un des trois fils et, comme ça bouge un peu là-haut, elle pendouille sous le câble comme une chauve-souris. Tout le monde retient son souffle, surtout Corentin. A ce moment, elle se laisse tombe sur le pât jeté au sol pour la récupérer sans aucun dommage. Un gros Ouf de soulagement est entendu. La traque reprend et Aurélien trouve un lièvre gîté qu’il offre à Altin qui se lance correctement dans une chasse vive, et manque de très peu ce capucin assez malin aussi. Pendant la remontée vers les voitures, les aigles ont fait un champ enherbé comme celui que nous venons de terminer, là encore quelques lièvres seront volés, notamment un par Altin, toujours lui, qui décolle presque verticalement pour prendre de la hauteur, puis se laisse glisser et pique dans un fracas de vent et de plumes sur un lièvre qui stoppe net juste avant, et saute pour laisser passer l’aigle juste sous lui. La séance de coiffure est terminée pour cette après-midi, nous rejoignons  La salle des fêtes pour le tableau bien maigre, et pour le verre d’une amitié renouvelée qui devrait nous voir nous retrouver l’année prochaine. Merci Bonnes pour cette journée bien remplie, pour ces nombreux vols, pour vos terrains et gibiers magnifiques.

Nous rentrons au gîte pour une douchette et Nous remplissons le camion de Jean pour rejoindre la cabane de chasse de Thurageau pour le repas concocté par Patrice et son équipe. Une excellente langue de bœuf succéda aux amuses gueules tous meilleurs les uns que les autres accompagnés d’une sorte de « pousse rapière » tout à fait goûteuse. Une fois de plus, ils ont fait fort ces « dans les serres de Gilbert ». Afin de récompenser Patrice pour ses efforts de plusieurs années en notre compagnie, nous lui offrons une épingle de l’équipage, les larmes ne sont pas très loin, juste avant le café pousse.

Aujourd’hui, nous chassons à Frozes où nous étions déjà venus juste avant le Covid. Franck, président de l’ACCA de Frozes nous attend avec un casse-croûte copieux comme hier afin de délivrer les quelques consignes et leçons de choses, comme nous savons le faire. Tous apprécient toujours ce moment qu’on essaie toujours d’écourter, et que je m’efforce à allonger (sans le faire exprès, mais je suis bavard, et ça, c’est dur à corriger). Heureusement, aujourd’hui il ne pleut pas, nous sommes assis devant un verre et tout le monde écoute. Si hier quelques dizaines de suiveurs étaient présents, aujourd’hui, ils étaient plus près de cent. Comme il y a trois ans, Franck demande à ce que la ligne soit tenue et respectée. Nous verrons vite qu’aujourd’hui, ce sera plus difficile. Une fois le repas pris, nous partons à pied vers les champs immenses que ces chasseurs de plaine nous proposent. Nous nous plaçons sur un chemin qui nous montre ce qu’est un alignement. Déjà, le groupe des aigles de droite est parti en avance ce qui donne une espèce de courbure irrécupérable à notre ligne. Sur la gauche c’est le contraire, bref, un méli-mélo se construit pendant que quelques lièvres partent très loin devant nous. Une fois arrivés à ligne de chemin de fer, le groupe se répand à gauche et à droite de cette ligne si bien que nous ne savons plus où nous sommes en quelques centaines de mètres. Dans les hautes herbes près de la ligne, de nombreux lièvres décollent de leurs gîtes  aux sons des bavardages qui ont abandonnés la rigueur demandée pendant le repas. Un peu plus tard, un peu d’ordre est venu redresser cette traque un peu dilettante et lui redonner un peu de sérieux. Nous nous alignons perpendiculairement à la ligne de chemin de fer pour faire les petits buissons qui la longent et les sapinettes plantées pour les prochains noëls, généreusement garnis de chevreuils et de lièvres. Les vols fusent de partout mais aucun capucin n’est pris. Une chevrette blessée sort dans les pieds de Corentin qui lance Azereix. Elle montre une vraie force et une conviction grave sur ce vol court et très puissant. Elle passe vers le devant de la chevrette est la griffe sous la poitrine sans pour autant entrer les serres dans la chair. Ne tenant qu’un sabot, elle finit par lâcher ; C’est vraiment dommage car tout y était pour une prise sanitaire qui aurait enchanté les chasseurs locaux. Jean fera plusieurs vols de belle manière, là encore sans prise. Jean-Yves que j’ai oublié hier, à pratiqué comme hier, il a été placé par Franck en plein milieu de la chasse autour de laquelle nous tournons. Hier, il a fait quelques vols que son aigle handicapé par un défaut génétique et une malformation de la mandibule inférieure, lui cause des baveries dans les plumes sus-alaires quand il met la tête sous l’aile. En fin de saison, cet aigle manque cruellement de ressources pour prendre ces lièvres si habiles à se défendre. Il fera quand même 5 vols sans prise, comme tout le monde. Nous tournons autour d’un buisson duquel sort une chevrette que vole Aurélien sans conviction. Son aigle est vraiment incroyable de constance et de volonté. Ses vols souvent de plus de 500 ou 600 mètres, montrent une détermination incroyable. Une fois ce buisson contourné, nous descendons une sapinière de laquelle sortiront quelques lièvres dont un que j’ai vu volé par Jean-Philippe est Diégo sur 250 mètres avec un saut de deux mètres du capucin qui laisse Diégo passer dessous. Ensuite, Corentin vole un lapin, alors que son aigle blinque depuis deux jours les lièvres. C’est assez dommage car au même moment un lièvre sort dans les pieds d’Alexis qui vole aujourd’hui Sarembaï. Azereix se perche dans le buisson au-dessus de la garenne,  J’encourage Alexis à voler quand même, ce qui est une erreur de ma part, que j’avais déjà faite il y a trois semaines. Alexis me rend Sarembaï ne voulant assumer un accident contre cet oiseau qu’il respecte énormément. Le manque de rigueur général a déteint sur les Aigliers ou au moins deux d’entre eux. Nous en tirerons les conséquences pour l’année prochaine. Sûrement nous faut-il nous remettre à table et refaire la liste des risques encourus par nos oiseaux en cas d’erreur toujours explicable. Nous avons continué sur le retour vers le point de départ, en nous rapprochant du village, à voler successivement mais rien n’y fait, aucun lièvre ne sera pris. Nous rentrons à la salle de Frozes après que j’aie rendu Sarembaï à Alexis, calmé de cet énervement momentané. Une tombola a été tirée par la société de chasse, ce qui permet à quelques-uns de repartir avec un petit souvenir local. Le repas du soir est largement aussi bon et sympathique que celui de la veille. Jean, qui fêtait son 77 emme  anniversaire, nous offre deux magnums de champagne qui nous permettent de trinquer aux nombreuses années qui lui restent à chasser avec Feuer, son tiercelet d’aigle royal. Depuis peu avec nous, c’est un débutant aiglier qui se débrouille très bien avec son aigle ce qui n’est pas si simple. Cet âge fait de lui le plus âgé des Aigliers de France. Ainsi avec Hugo qui est le plus jeune, nous tenons les deux bouts.

Ce dimanche, ce sont les deux ACCA  qui nous accueillent, Lencloître et Thurageau. La somptueuse salle des fêtes dans laquelle nous sommes reçus, nous permet de renouveler la méthode, pas si mauvaise que cela, pour profiter du repas pour présenter notre déduit. J’en fais le plaisir à Jean-Yves qui adore cette épreuve. Si j’ai mis 28 minutes hier, il lui suffira de 15 minutes aujourd’hui. Le jambon mogettes qui nous est offert me rappelle la Vendée, pas si éloignée que cela d’ici.

Les terrains sont légèrement plus vallonnés que précédemment. Nous garons les voitures dans un chemin de champs et plaçons la ligne pour tourner sur un cercle de 3 kilomètres de diamètre. Au départ, quelques rares lièvres sortent d’un chaume ancien de tournesols broyés, aucun n’est volé. Nous avançons tranquillement vers un bois assez gros duquel rien ne sortira. Des pieds de cerfs énormes sont vus dans ce champ et les bois que nous a montrés le président de Thurageau la veille lors du repas, ne démentent pas. Sur les extérieurs du bois que nous venons de faire, les aigliers du bas vont vers un boqueteau où des sangliers ont été rembuchés. De ce buisson, sort un renard volé par Jean mais qui n’en veut pas puis par Corentin qui fait une remontée très puissante avec Diégo mais n’aura pas le temps ni la place de prendre. Pendant ce temps, nous attendons une réorganisation qui ne vient pas. Aurélien prend les choses en mains et nous demande de nous réaligner dans le colza que nous avons effleuré. La ligne se lance avec Sarembaï et Altin. Très vite je vole un lièvre très court que Sarembaï manque de rien. Aurélien lance quelques secondes plus tard Altin sur un lièvre court aussi et conclut de la même manière. Les aigliers de retour de leur ballade, se joignent à nous en ligne correcte, mais il faut rapidement redresser. Corentin vole un lièvre gîté, de belle manière, Diégo fait un vol puissant, mais, comme les autres, manque. A ce moment, une fois Diégo récupéré, Aurélien vole un lièvre qui, contrairement aux autres partis en montée, s’élance dans la descente à pleins godets. Altin monte comme il sait le faire, et plonge sur ce lièvre que tous nous croyons pris, mais il n’en est rien, il lui flanque un coup violent sur le côté et le lièvre rebondit littéralement au-dessus d’ Altin qui glisse sans griffer sous l’animal. Une seconde ressource et c’est un nouveau plongeon sans succès. Décidément, les lièvres poitevins sont aujourd’hui imprenables. Nous rentrons désormais vers les voitures sans plus y croire du tout. Un énième lièvre est sorti d’une haie épaisse juste devant moi. Je le vole et Sarembaï l’entreprend comme un avion de chasse. Il le remonte sans aucune difficulté et frappe avec une brutalité rare, et là encore, le lièvre est bloqué sous l’aigle, mais dans un coup de rein, il se libère. Nous n’y croyons pas, il le tenait, c’est sûr, et le relâche comme cela ? Non, ce n’est pas possible et pourtant si. Aucun lièvre ne sera pris. Les voitures sont là, les aigles débippés, remis en caisse et nous rentrons vers Lencloître pour un dernier verre. Nous remettons une épingle de notre équipage à Gilbert sans qui rien de tout cela n’aurait vu le jour. La dislocation est rapide car la route de retour doit éviter les bouchons et il reste encore des kilomètres à faire pour certains.

Pour moi, cette journée sonne la fin de saison ; je noue la longe ce soir après une gorge bien méritée, même s’il eut été préférable de le gorger sur une dernière prise. Aurélien a noué la longe avec Djaïa la semaine dernière, il fait de même avec Altin ce soir. Les Roussel pensent encore voler un peu, de toute façon, la fin sonnera le 29 cette année. Jean-Yves arrête définitivement Toundra qui va rejoindre un copain en volière. Espérons qu'il trouvera un remplaçant rapidement. Ces trois jours ont été merveilleux, les aigles ont fait plus de 80 vols avec un lièvre pris, ce qui en dit long sur la vélocité de ces animaux en février. Josef m’a toujours dit que prendre un lièvre après Noël était de l’ordre du coup de chance, je finirai par le croire.

Merci à toutes et tous, aigliers, suiveurs, cuisiniers, organisateurs, spectateurs, accompagnateurs, chasseurs de chaque mode, vous êtes nécessaires à la poursuite de notre Art.